Les psychanalystes échangent beaucoup entre eux à l’occasion de conférences.
Le travail du trépas
Pour une personne irrémédiablement condamnée, la fin de vie ressemble à son début. S’initie alors pour elle une période de l’existence nommée trépas, au sens élargi, pendant laquelle s’effectue un travail psychique, le travail du trépas, qui commence à partir du moment où la personne « sait » et en vient à une sorte d’acceptation du destin. Le plus souvent la présence d’une personne réelle, pleinement disponible, aux côtés du mourant, est d’autant plus indispensable que cette prise en charge dispose d’un réel pouvoir sur les phénomènes algiques. Avec cette personne clé le mourant forme sa dernière dyade.
La pulsion an-archiste
Nous vivons une bien étrange époque et découvrons avec surprise que le progrès a conclu un pacte avec la barbarie. Freud (1939)
Le bilan du travail des effets de la civilisation sur la condition individuelle est voisin du désastre… la culture n’accomplit pas sa fonction pacificatrice et le résultat final est au bénéfice de la destruction. Zaltzman (1998)
La déshumanisation exige de refuser activement ce processus politique mondial d’anonymisation, de dé-subjectivation et de répression de celui qui sort du rang.
Comment refuser ?
Comment ne pas renoncer et rester un peu humain ?
En résistant !
La résistance à la mort peut devenir raison de vivre quand toutes les autres font défaut. Survivre devient, libre de toute idéologie, l’acte politique pur, acte de restauration de la condition humaine. Et la survie triomphe de la destruction, c’est notre dernier gage d’appartenance à l’espèce humaine (Zaltzman).
Survivre en créant car la culture fait de l’existence une œuvre d’art (Gori).